L’état de notre jeune kosovar s’agrave
19/10/2010
Ardi : l’état du jeune Kosovar expulsé s’aggrave
Journée de mobilisation en faveur d’Ardi, ce mardi 19 octobre, devant l’Assemblée nationale. Le comité de soutien à ce Kosovar ployhandicapé, expulsé de France le 4 mai 2010, avec ses parents en situation illégale, a interpellé les députés. Ses membres exigent le retour immédiat du jeune garçon, âgé de 15 ans, dont l’état de santé n’a cessé de se dégrader depuis son retour dans son pays d’origine.
Ardi a commencé à faire de premières crises d’épilepsie à l’âge de neuf ans. De nombreuses autres suivront et ses parents voient peu à peu diminuer ses facultés mentales et physiques. « Aucun médecin ne pouvait nous expliquer ce qu’il avait, se souvient Aslan Vrenezi, son père. Alors, on a vendu notre maison et on est parti en France. » Après un périple clandestin de deux semaines à travers l’Europe, Ardi, sa grande sœur, son petit frère et ses parents arrivent à Metz, le 15 juillet 2008.
Les examens pratiqués au CHR de Metz montreront qu’il est atteint d’encéphalopathie dégénérative. Cette maladie rare ne peut être guérie. Mais un traitement médicamenteux peut réduire la sévérité des crises d’épilepsie, et une prise en charge associant kiné, psychomotricité, orthophonie, etc. permet d’améliorer la qualité de vie le plus longtemps possible. C’est ce dont va bénéficier Ardi, une fois son état médical stabilisé. « Pour les parents, c’était un vrai miracle,raconte sa pédiatre, Isabelle Kieffer. Leur enfant, qu’ils avaient vu lentement décliner, pouvait de nouveau manger, marcher, sourire, communiquer un peu avec eux. »
Fin du miracle
Le « miracle » tourne court, le 4 mai 2010, avec le renvoi au Kosovo. La famille est en effet sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, car la demande de titre de séjour déposée pour raisons médicales a été rejetée. Le médecin de l’agence régionale de santé, chargé de rendre son avis sur le dossier, a en effet estimé qu’il pouvait « bénéficier d’un traitement approprié dans son pays d’origine ». Ce qui n’est manifestement pas le cas, comme le journaliste de Faire Face qui s’est rendu sur place, a pu le vérifier (un article complet paraîtra dans le prochain numéro du magazine, le 1ernovembre).
Faute de prise en charge adaptée, il ne peut désormais plus rester droit dans son fauteuil ; n’est plus capable de se tenir debout, et encore moins de marcher ; ne répond quasiment plus aux sollicitations extérieures, etc. « Ses capacités physiques et intellectuelles ont décliné très rapidement, analyse Isabelle Kieffer, qui a visionné les images que le journaliste de Faire Face a ramenées du Kosovo (voir la vidéo). On sait tous que la maladie d’Ardy est incurable. Mais l’absence de soins va précipiter l’échéance fatale. Surtout, il risque d’endurer de terribles souffrances, car il ne sera bientôt plus capable de s’alimenter correctement et son corps adopte de mauvaises postures. »
Pour aller plus loin : http://blogardy.over-blog.com/