Femmes en santé: Actualités
Une étude trouve un lien entre la prise d’antiépileptiques et un risque accru de fracture chez les personnes d’âge mûr
le 21 janvier 2011
Par Patricia Nicholson
Les médicaments utilisés pour le traitement de l’épilepsie pourraient augmenter le risque de fractures osseuses chez les personnes de plus de 50 ans, vient de révéler une nouvelle étude.
L’épilepsie, un trouble neurologique qui cause des crises, devient plus courante à mesure que les gens vieillissent. L’ostéoporose est également plus répandue chez les personnes d’âge mûr, et les femmes sont particulièrement à risque. Selon l’information contextuelle fournie par les auteurs de cette étude, la recherche avait déjà laissé croire que certains médicaments antiépileptiques augmentaient le risque de pertes osseuses.
Pour déterminer s’il existait un lien entre les médicaments antiépileptiques et un risque accru de fracture, des chercheurs canadiens ont passé en revue les dossiers médicaux de 60 000 Manitobains de plus de 50 ans, dont 15 792 patients ayant subi une fracture non traumatique entre 1996 et 2004 et un groupe témoin de 47 289 personnes qui leur ressemblaient sur les plans de l’âge, du sexe, de l’ethnie et de l’état de santé, mais qui n’avaient pas eu de fracture. Une fracture non traumatique se produit lorsqu’un os se brise parce qu’il est faible ou endommagé, et non à cause d’un traumatisme.
Les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux pour reconnaître les patients qui s’étaient fait prescrire n’importe lequel des six médicaments couramment utilisés pour traiter l’épilepsie. Les résultats indiquaient que tous les médicaments sauf un étaient associés à un risque accru de fracture non traumatique, l’augmentation du risque allant de 24 pour cent à presque le double, selon le médicament en question :
- clonazépam: augmentation de 24 pour cent du risque de fracture;
- gabapentine: augmentation de 49 pour cent du risque de fracture;
- phénobarbitol : augmentation de 60 pour cent du risque de fracture;
- carbamazépine: augmentation de 81 pour cent du risque de fracture;
- phénytoïne: augmentation de 91 pour cent du risque de fracture.
Le seul médicament qui n’a pas été associé à un risque accru de fracture était l’acide valproïque.
Les chercheurs ont conclu que les médicaments antiépileptiques pouvaient accroître le risque de fracture chez les adultes d’âge mûr, et des études futures devraient explorer l’intérêt de prescrire à ces personnes des mesures préventives comme la vérification de la densité osseuse, la prise de suppléments de calcium et de vitamine D ou de médicaments contre l’ostéoporose pour atténuer les risques.
Cette étude paraît dans le numéro de janvier 2011 des Archives of Neurology.