@ Comment un cerveau « sain » se transforme en cerveau «épileptique »
[weaver_hide_if_logged_in]Vous devez être connecté(e) pour accéder à cette page, à son contenu et à ses dérivés. Inscription, connexion et abonnement [weaver_hide_if_mobile’ type=’mobile’]voir colonne de droite en haut ci-contre.[/weaver_hide_if_mobile][weaver_show_if_mobile’ type=’mobile’]voir ci-dessous, en bas de page.[/weaver_show_if_mobile][/weaver_hide_if_logged_in][weaver_show_if_logged_in]Cette découverte ouvre la voie au développement de traitements préventifs chez les sujets à risque de développer une épilepsie, suite à une agression du cerveau. L’épilepsie touche 1% à 2% de la population mondiale. L’épilepsie du lobe temporal est la forme d’épilepsie la plus fréquente chez l’adulte. Dans 30% des cas, elle résiste à tout traitement pharmacologique.Elle est souvent associée à des déficits de mémoire et d’apprentissage et à des états dépressifs ou anxieux. L’épilepsie du lobe temporal apparaît généralement à la suite d’une agression du cerveau (méningite, traumatisme crânien…). Les premières crises n’apparaissent parfois que des dizaines d’années après cette agression initiale.
L’équipe de Christophe Bernard (Inserm/hôpital de la Timone/Université Aix-Marseille), en collaboration avec une équipe américaine (Université de Californie), montre qu’à la suite d’une agression initiale du cerveau, un gène-clé est activé et contrôle l’expression de 1 800 autres gènes, dont les dérèglements seraient à l’origine des crises d’épilepsie. En restaurant l’activité de ce « gène interrupteur » chez des souris, les chercheurs observent des bénéfices thérapeutiques immédiats. Soutenus notamment par la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau *, leurs travaux font l’objet d’une publication dans la revue Annals of Neurology.
Les chercheurs ont d’abord observé qu’une agression initiale du cerveau entraîne une réorganisation considérable des réseaux de neurones, responsable de l’apparition des crises et des déficits associés. Un élément-clé de cette réorganisation est une modification de l’expression de milliers de gènes déterminant l’organisation fonctionnelle des neurones. Puis les chercheurs ont identifié un gène qui est activé par l’agression initiale : le gène NRSF (Neuron Restrictive Silencing Factor). La protéine NRSF correspondante recrute d’autres protéines qui empêchent l’expression des 1800 autres gènes.
Les chercheurs ont ensuite fabriqué des « leurres chimiques » (des oligodéoxynucléotides) qui captent et fixent la protéine NRSF, empêchant ainsi l’inhibition des gènes cibles. Sur des modèles animaux d’épilepsie du lobe temporal, l’injection de ces leurres restaure l’expression des gènes inhibés par NRSF. L’effet thérapeutique est important : ralentissement de la progression de l’épilepsie, diminution du nombre de crises et restauration d’une activité cérébrale (rythme thêta) au rôle central dans les fonctions de mémorisation et d’apprentissage.
* Fondée en 2000 par des associations accompagnant les malades, la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau a pour mission de stimuler la recherche de différentes approches pour explorer et comprendre le cerveau, son fonctionnement et ses maladies.[/weaver_show_if_logged_in]