Marie-Arlette Carlotti, Ministre en charge du handicap
Vous êtes donc en charge du handicap au gouvernement. La loi de février 2005 avait suscité beaucoup d’espoirs. Mais depuis l’ère Sarkozy, les associations du secteur, comme l’APF ont évoqué la faillite de la politique publique du handicap…
Cette loi de 2005 est une grande loi qui a une date butoir : l’accessibilité dans tous les domaines en 2015. Durant ces dernières années, cette loi fait partie de celles qui ont été victimes du manque de moyens et de volonté politique, au plus haut sommet de l’Etat, pour être pleinement appliquées. Et les retards sont énormes malgré quelques avancées. Je m’efforce de faire un état des lieux. Mais je redoute que ce qui n’a pas été fait depuis 2005 ne puisse pas se réaliser en deux ans. Ce sera toute ma discussion avec les grandes associations comme l’Association des paralysés de France que j’ai déjà rencontrée. Car je veux les associer au constat et trouver ensemble une issue positive et concrète.
Le chef de l’Etat, dans sa campagne, avait évoqué son souhait que le handicap éclaire toutes les politiques publiques. C’est-à-dire ?
Vous avez raison de le souligner. Dans chaque proposition et projet de loi, il doit exister désormais un volet handicap au même titre que le développement durable. Et je devrais être en ce domaine la sonnette d’alarme et une force de propositions.
Vos priorités immédiates ?
Par exemple, quand on va parler de l’éducation, avec la volonté de créer 60 000 postes en cinq ans, je serai présente pour évoquer l’accompagnement des enfants handicapés à l’école afin que l’on dégage les moyens ciblés pour eux. J’ai déjà demandé à mon cabinet de sortir le dossier des assistants de vie scolaire (AVS), un dossier que je souhaite aborder très vite. Mais les revendications grondent car il y tellement d’attentes liées aux reculs et retards intervenus ces dernières années. Et les effets d’annonce, c’est fini. La méthode aussi va changer car à chaque question soulevée je lancerai la concertation même s’il faut avoir en tête qu’il existe des conséquences économiques et budgétaires pour chaque décision.
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©La Marseillaise